Intervention dans le cadre d’une table ronde le vendredi 07 juillet 2017 au sujet de « Quelles pratiques collaboratives pour apprendre et entreprendre ? » à l’ENSA de Lyon.

D’abord un ancien lavoir en friche du siècle dernier, puis un espace de prototypage collectif, de construction et d’échanges d’intérêts, Le Lavoir est aujourd’hui un laboratoire où cohabitent différentes espèces. L’entrepôt de 700m2 situé à Ivry-sur-Seine, hub culturel, artisanal et artistique du Grand Paris, compte aujourd’hui trente cinq créatifs. En voie de professionalisation ou déjà confirmés, partageant espaces, outils artisanaux et numériques, les architectes, plasticiens, photographes, scénographes, designer, graphistes, sérigraphes, peintres, menuisiers et ébénistes, musiciens, vidéastes, entrepreneurs ou monteur de projet partagent, au jour le jour dans un même atelier, leurs expériences et leurs projets.

Telle était l’idéal professionnel qu’Amine Slimani et Marin Germain, anciens étudiants en architecture réunis en licence à l’ENSAPVS, se sont empressés de réaliser en juillet 2015, sans même leur diplôme en poche. Ils invitaient d’abord à la réflexion, puis pendant deux mois de workshop, leur amis étudiants en développement durable, urbanisme, architecture, art, photographie, théâtre, etc des quatre coins du monde pour y conceptualiser et réaliser la rénovation du bâtiment de leurs mains.

Apprentissage sur le tas, conception et montage in situ, les méthodes participatives et de prototypage ont permis au trente cinq collaborateurs de monter un atelier, jusqu’à l’entrée des artistes.

L’artisanat y est omniprésente, dans l’architecture de l’atelier et ses charpentes du XIXe, dans la réhabilitation de bois, en passant par le mobilier sur-mesure à l’objet d’art moulé, sculpté ou encore tourné, les vases communicantes des disciplines offrent aux résidents un environnement catalyseur de projet et une communauté de professionnels en quête d’innovation. Le Lavoir est un lieu ou les processus de création se percutent, s’emmêlent pour finalement servir des projets communs, à l’échelle d’une famille dans laquelle la communication et le faire sont de mise.

Après deux ans d’activité, le projet déborde aujourd’hui des murs de l’atelier. A l’instar d’une société qui bouge à réinventer, envieuse de transition sociale et écologique, des projets de résidences Le Lavoir sont initiées à l’Ile de Ré, à Casablanca ou encore au Kenya pour la construction d’un centre de secours pour enfants au sein d’une ferme organique. Les créatifs se nomadisent et tentent de répondre ensemble aux enjeux de leur temps, réinventant leur métier pour préparer demain.

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